Les électeurs voulaient de la stabilité

Publié le par Yves-André Samère

La récente campagne pour l’élection présidentielle aurait dû montrer à la population française qu’un programme présidentiel ne se construit pas au dernier moment – « dans l’urgence », comme disent les bobos –, et qu’il nécessite, pour être crédible, une longue réflexion et le respect des faits.

Hollande a pris son temps et n’a pas varié. Sarkozy a fait du pilotage à vue et modifié sans cesse son programme, se fiant aux sondages – et aucun homme politique n’en a fait réaliser autant que lui. D’où ses coups de barre, tantôt à droite et tantôt à gauche, qui ont donné le tournis aux électeurs, et leur a fourni l’impression (justifiée) que le candidat n’avait aucune idéologie et ne cherchait qu’à rameuter les suffrages de ceux qui ne lui étaient pas acquis d’avance. De là est venue cette conviction (justifiée) qu’on les prenait pour des billes, et qu’à tout prendre, mieux valait donner sa voix à un candidat médiocre, mais stable, qu’à un ludion.

Sarkozy n’a été stable que sur la protection de la famille (telle qu’il la conçoit, ce n’est pas le fond que je vise), sur l’euthanasie, qu’il rejette, ou sur la bioéthique. Mais sur les autres thèmes, il a joué les girouettes : comment pouvait-il, d’une main, créer le RSA, et d’une autre main – si j’ose cette expression hardie –, dénoncer les prétendus « assistés » ?

Le pays va tâcher d’oublier tout cela. Mais ça risque d’être long.

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