Les Flemmards de la presse et du spectacle
Il y avait les Oscars du cinéma. Il y a eu ensuite les Gérards du cinéma et de la télé. Voici aujourd’hui les Flemmards de la presse et du spectacle. Et tout de suite, les trois lauréats, sélectionnés après une nuit de débats passionnés, tenus dans l’arrière-salle de L’Étoile manquante (bar de la rue Vieille-du-Temple, dans le Marais), entre Kinopoivre, Owen de Saints, Daisy Hersoir, Amerigo Vespucci, Rackham-le-Vert, J_P_M, Karaboudjan et votre (très humble) serviteur.
Sont donc couronnées les personnalités suivantes :
Médaille de bronze : François Morel, pour avoir accepté de lire un texte (en voix off) destiné à l’ouverture du dernier spectacle scénique de Didier Porte – texte qui invite les spectateurs à éteindre leur téléphone –, et n’avoir pas tenté de corriger la faute de français d’une des premières phrases, qui rapportait que, récemment, « une spectatrice relativement âgée [...] s’est FAITE dévaliser par ses trois voisins » dans le même théâtre. Morel passe à juste titre pour cultivé, mais, le jour où il a enregistré ce texte, il avait oublié sa culture dans son bureau, à Saint-Prix.
Médaille d’argent : l’humoriste Ben, qui, ce matin, dans son billet sur France Inter, s’est borné à raconter une scène du film La vie de Brian, réalisé en 1979 par Terry Jones, l’un des membres du groupe Monty Python. Apport personnel de l’humoriste : zéro. Mais ce devait être de l’humour.
Médaille d’or : Sorj Chalandon, rédacteur du « Canard enchaîné » depuis deux ans et demi. Écrivain abscons, voici comment il commence cette semaine sa critique du film Rock’n’ love : « Morello est une rockeuse de bière lasse ». Je n’ai pas trouvé la traduction en français. Chargé de la rubrique de la télévision après le précédent titulaire Bernard Thomas, qui lui-même, pour sa paresse et sa fumisterie, aurait mérité d’être couronné s’il n’était mort dans un train il y a trois mois, il s’est borné, pour son article de cette semaine, à retranscrire les descriptions des images des spots télévisés de la campagne électorale, faites par une voix anonyme à destination des aveugles. Son « article » comprend 21 lignes de son cru, suivies de... 93 lignes de citations. Apport personnel : 18,42 %.