Les ministres jouent du violon

Publié le par Yves-André Samère

Quand un ministre ou ex-ministre est invité à la télévision pour s’expliquer sur la polémique du jour (hier, Estrosi, sur la grève des juges), le processus est immuable : à toute question portant sur des faits avérés, qu’il ne peut donc nier, l’invité répond sur le mode sentimental, voire lacrymogène. Exemple : que pensez-vous du manque de crédits attribués à la Justice, qui empêche son fonctionnement normal et fait qu’on ne peut pas contrôler les délinquants remis en liberté quand ils ont accompli leur peine de prison ? Réponse : songez à la douleur des parents de la malheureuse Laëtitia, qui, que, etc.

Cette manière de détourner la conversation en jouant du violon me paraît, depuis toujours, une manifestation particulièrement odieuse du charlatanisme des gens à bout d’arguments. À ce jeu du chantage affectif, les mères, surtout, sont expertes : tu ne fais pas ce que je te demande (même si c’est extravagant, déplacé, irréalisable), DONC tu n’aimes plus ta mère ! Et peu importe que vous soyez adulte, que vous ayez un métier, que vous travaillez à l’étranger, que vous ayez construit votre vie sur un autre continent, etc.

C’est en pensant à ce genre de simagrées que Georges Feydeau a dû trouver le titre de sa pièce qui triomphe actuellement à la Comédie-Française, Un fil à la patte !

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