Mais où est né Molière ?

Publié le par Yves-André Samère

Il y a toujours eu des gens bizarres : imposteurs nés, ils tentent de se glorifier de quelque chose, alors que le premier venu est capable de prouver qu’ils bluffent. J’ai ainsi connu un zozo et acteur raté mais fasciné par les États-Unis, qui se vantait d’être né dans l’aéroport de Los Angeles, sa mère ayant accouché alors qu’elle s’apprêtait à prendre l’avion pour Paris. En réalité, il avait vu le jour à... Aubervilliers !

L’un des exemples les plus rigolos que je connaisse est celui de la fausse maison natale de Molière. C’est André Degaine, le plus grand connaisseur de l’histoire du théâtre en France, qui m’avait mis sur la voie en m’en parlant. Il racontait qu’un bourgeois enrichi avait acquis une maison ancienne au 31 rue du Pont-Neuf, près des Halles de Paris, et qu’il avait fait graver une plaque, à poser sur la façade de l’immeuble et surmontée d’un buste, proclamant que Molière était né ici. Combien de touristes, passant dans cette rue plutôt animée, ne se sont-ils pas émus de voir (et de photographier) le lieu de naissance du plus grand dramaturge français ?

Or ce vantard mentait bêtement. D’abord, parce qu’il s’est trompé dans la date de naissance de Molière ! Il le fait naître en 1620, alors que Molière est né deux ans plus tard, ce qu’on peut vérifier dans n’importe quel dictionnaire. Un comble. Ensuite, et là c’est moins évident, parce que Molière, s’il est bien né dans le quartier, n’a pas vu le jour à cet endroit, mais un peu plus loin, à deux cents mètres, dans une maison qui n’existe plus et qui se trouvait à l’intersection de la rue Saint-Honoré et de la rue Sauval.

La photo de la plaque « commémorative » est ici. Et si vous passez dans le quartier, ne la prenez pas en photo. Ou alors, ne la montrez pas fièrement à vos amis, ils se ficheraient de vous !

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