Pas d’actualité

Sur France Inter, on demande au ministre de la Défense Jean-Yves le Drian si la France doit, comme beaucoup le réclament chez nous (une pétition a recueilli cent vingt mille signatures), donner asile à Edward Snowden, qui a dénoncé l’espionnage pratiqué dans le monde entier par les États-Unis, y compris au détriment de ses propres alliés.

Réponse du ministre, qui ne veut pas se mouiller : « Cette question n’est pas d’actualité ».

Le sombre imbécile s’obstine, et sortira quatre fois (quatre fois !) cette courageuse prise de position.

Les journalistes qui l’entourent, téméraires comme toujours, n’ont pas pensé une seule seconde à rétorquer que ce n’était pas une question d’actualité, mais d’humanité et de justice (ne parlons pas de morale, ce serait comique), que cette possibilité d’accueil s’appuie sur le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, ainsi que sur l’article L711-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile – qui affirme que « la qualité de réfugié est reconnue à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté » –, et que nous avons en France un Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (l’OPFRA), lequel est compétent pour examiner une telle demande. Snowden est bel et bien un réfugié, mais, pour l'instant, en Russie.

Ce ministre est à la hauteur du gouvernement qui l’emploie. Nous avons de quoi être fiers.