Vous cherchez un bon supplice ?

Publié le par Yves-André Samère

Nous sommes tous désireux de nous procurer de bons moyens de torture. Qui n’a aucun ennemi ? Je reste persuadé que même Jean-Claude Brialy en avait. Même Michel Drucker !

Naturellement, je ne parle pas des moyens grossiers. Je reste hostile au fer rouge, au supplice de l’entonnoir, à l’écartèlement et aux brodequins dont parlait avant-hier France 2 dans sa rediffusion de l’émission sur Henri IV (ces cuistres n’ont PAS averti que c’était une rediffusion, or elle était déjà passée le jeudi 20 août 2009). Quant au fait d’écorcher vif un condamné, je trouve ça du dernier mauvais goût : que faire de la peau ensuite ? L’utiliser dans un remake de La peau de chagrin ?

Il y a bien le supplice infligé à Fernandel dans François Ier, peu avant la fin du film : ligoté, il voit ses pieds enduits de sel, et une chèvre vient les lui lécher, ce qui semble lui causer de grandes soufrances. Mais je suis un peu sceptique. En tout cas, je ne suis pas assez chatouilleux de ce côté-là (je ne vous révèlerai pas d’où je suis chatouilleux, non mais !). Quant au supplice chinois de la goutte d’eau, désignons-le d’un doigt hostile : nous n’avons plus le droit de gaspiller la moindre goutte d’eau, Eva Joly nous l’a suffisamment répété.

Finalement (les cons disent « au final »), je me rabattrai sur une méthode éprouvée, que j’ai d’ailleurs inventée. J’en suis très fier. J’ai eu naguère des voisins bruyants, et ma chambre à coucher n’était séparée de la leur que par une cloison qui avait dû être édifiée par le fabriquant du papier à rouler les cigarettes. Ulcéré d’entendre chaque nuit l’écho d’ébats auxquels je n’étais même pas convié, ce qui est du dernier grossier, je décidai de me venger. Il se trouve que j’avais, pour une raison folle et qui m’échappe encore, enregistré sur bande magnétique l’intégrale des œuvres pour piano d’Érik Satie. C’était une bande de deux heures, et mon magnétophone était auto-reverse, si bien qu’on pouvait s’offrir, sans intervention, un concert de quatre heures. Je collai les enceintes de ma chaîne hi-fi contre la cloison, mis en route le magnétophone, et allai dormir dans une autre pièce.

Les voisins indiscrets durent se taper quatre heures d’Érik Satie. L’horreur, comme disait Marlon Brando à la fin d’Apocalypse now !

Naturellement, si vous n’avez rien de Satie dans votre MP3thèque, vous pouvez élire un autre casse-pieds. Debussy, c’est très bien également.

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