Attention, on va parler de musique !

Publié le par Yves-André Samère

La musique est une forme de divertissement que certains n’hésitent pas à qualifier d’« art » – ce à propos de quoi je suis de plus en plus sceptique lorsque j’entends chanter les Enfoirés, ou glapir certaines chanteuses dont la voix s’apparente davantage à la sirène de brume du « Karaboudjan » qu’au chant du rossignol – qui n’est pas l’alouette, comme l’a très judicieusement remarqué ma camarade Juliette Capulet, elle dont la voix montait beaucoup dans l’aigu. Mais je signale aux ignares qu’il ne faut pas confondre le « Karaboudjan », cargo que commandait un peu négligemment le capitaine Archibald Haddock dans Le crabe aux pinces d’or, et Herbert von Karajan, chef d’orchestre de renommée internationale dont les sympathies nazies n’ont pas entravé le moins du monde la lucrative carrière.

(Je me demande s’il a existé un Herbert von Karaboudjan)

On doit écrire la musique pour la faire partager aux autres, et, avant que le bouton Share existe sur vos écrans, cela se faisait sur du papier, une substance bizarre inventée par les Chinois et qui semble avoir disparu de la surface de la Terre depuis que nous avons pour notre bonheur Facebook et Twitter. Sur des feuilles rectangulaires de ce papier, des types pas moins bizarres – quasiment aucune femme, ce qui m’autorise à dire qu’ils étaient bizarres – gribouillaient des signes cabalistiques qu’on appelait notes, notez bien. Or chaque note correspondait à un son de la future musique, lorsque le maniaque scribouillard ne mourait pas de faim avant d’avoir pu terminer sa partition. Et ne me demandez pas si j’ai dit « bizarre ».

Je me propose d’écrire ici quelques pages sur le sujet de la musique, et de traiter principalement les instruments de musique, sur lesquels j’en connais un bout, faites-moi confiance. Mon prochain article, dans l’attente duquel je sens que vous trépignez déjà d’impatience, parlera donc des instruments à vent, qui sont extrêmement pittoresques, vous verrez. Puis viendront les instruments à cordes, et ensuite les percussions. J’évoquerai distraitement les sons produits par l’électronique, car ils n’ont qu’un lointain rapport avec les procédés de genèse musicale que j’ai en tête. Tout cela va m’obliger à parler un peu de physique, à définir sommairement ce qui fait qu’un son, par sa hauteur, diffère d’un autre son, et à détailler les difficultés qu’il faut vaincre pour les produire.

Et, comme je vous vois d’ici faire la grimace, non, je ne parlerai pas plus du solfège, dont je soupçonne que vous l’avez en horreur, que des logarithmes népériens ou du chat de Schrödinger.

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