Occupons-nous d’Amélie
Samedi, en fouinant à la FNAC, ce que je fais souvent, j’ai vu à l’étalage le dernier livre d’Amélie Nothomb – comme chaque année à cette époque : pas de « rentrée » sans un roman de la chère Amélie. Cela s’intitule Riquet à la houppe, comme le conte populaire qu’illustra notamment Charles Perrault. Mais il s’agit évidemment d’une version contemporaine, dans laquelle le héros, remarquable de laideur (et d’intelligence, car cela va souvent de pair, voyez Albert Jacquard), est ornithologue.
Je ne me suis pas précipité pour acheter le livre, car, connaissant la musique, je me doutais bien qu’il serait très vite piraté et téléchargeable. Et, en effet, dès le lendemain, donc avant-hier, il atterrissait sur mon disque dur, via le miracle habituel qui donc ne m’étonne plus. Je l’ai lu et terminé ce matin, au réveil. Pour une fois, Amélie donne à l’épilogue son avis personnel sur les livres, en particulier sur la place de l’amour dans la littérature, et rapporte que, l’année dernière, elle a lu d’un trait les 147 romans de La comédie humaine, le cycle romanesque de Balzac.
Je comprends assez mal que les critiques français descendent en flammes chaque livre d’Amélie Nothomb, qui écrit fort bien (tout au plus ai-je relevé un « au final » qu’aucune personne cultivée ne devrait jamais employer), a beaucoup d’imagination (ce qui me rend jaloux car je n’en ai aucune), et qui sait faire court, une qualité que devrait lui envier Donna Tartt (et Cervantès, soit dit en passant, attendu que son Don Quichotte, comme le remarquait Montherlant, est « trois fois trop long », et je confirme).
En plus, elle est baronne. Comme Annie Cordy, mais de naissance, elle.