Qu’est-ce qui me bassine ?

Publié le par Yves-André Samère

Ce qui me bassine ? Beaucoup de choses !

TOUS les jargons, y compris le parler lycéen en vigueur, particulièrement gonflant vu son niveau rase-mottes. Lisez Albert Einstein, l’un des plus grands esprits du siècle précédent ; il ne jargonne pas, et, bien que ce soit d’un haut niveau, on comprend tout ce qu’il écrit ; écoutez un homme politique interrogé un soir d’élection, il n’a rien dire et le fait longuement savoir dans sa langue de bois. Voilà la différence. Qu’on se le dise : un langage sclérosé, c’est l’indice d’un esprit sclérosé.

Hé oui, c’est une de mes obsessions, de celles qui me permettent de transformer en cauchemar la vie de mes amis. Je suis certain que vous avez, comme tout un chacun, repéré cette manie de « saisir des opportunités » évidemment « incontournables » (pour enjoliver, dire « BIEN évidemment », c’est plus élégant), de se prétendre « surbooké » (ah ! Ces gens débordés qui n’ont jamais le temps pour leurs amis...), de s’exclamer « J’hallucine » à tout événement un peu inhabituel qui « intervient » (un événement qui intervient, je hurle de rire), de croire que « C’est pas évident » a le même sens que « C’est difficile », de répéter à tout instant « Faut pas se prendre la tête » (belle maxime, et si justifiée : ce qui est fragile est précieux), ou de radoter « C’est cool » deux cent quatre-vingt-trois fois par jour, une expression qui commence à me les briser (il s’agit de mes enthousiasmes, bien sûr). Autre radotage, dans le domaine politique cette fois : exiger que les autres « prennent leurs responsabilités ». C’est vague, cela ne veut rien dire, donc ça sert à tout. Pratique !

Je vous laisse trouver d’autres exemples. Amusez-vous.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Vous êtes tordant, vous voudriez gouverner l'usage que les gens font des mots. Bon courage ! Mais je sais que cela ne vous empêche pas de dormir. Au contraire.
Répondre
Y
Moi, gouverner ? Pour que le peuple me haïsse ? (Je dors très bien, merci)