Honte à Rey, vive la FNAC !

Publié le par Yves-André Samère

C’est avec des slogans aussi crétins que son trop fameux « Les fautes d’aujourd’hui sont les règles de demain » qu’Alain Rey a contribué à saper la langue française. À cause de lui et de ses pareils, la majorité des Français croient que « C’est pas évident » est un synonyme de « C’est difficile » – cet adjectif a totalement disparu –, que plus personne ne se présente en disant « Je m’appelle X ou Y », mais ne connaît plus que le banal « Moi c’est... », et que le mot pauvre a été éliminé du vocabulaire des politiques au profit d’ersatz comme économiquement faible, défavorisé, indigent, démuni, nécessiteux, appauvri, dépourvu, inpécunieux, voire, même si nul n’ose le prononcer, va-nu-pieds.

À ce propos, saluons la belle conduite de la FNAC, qui vient de réagir à cette décision aussi ridicule que celle du gouvernement, qui avait décidé de fermer toutes les librairies du pays, mais avait laissé la FNAC garder ses portes ouvertes. La FNAC a décidé de fermer ses propres rayons consacrés à la culture, et ne vendra donc plus de livres. On attend qu’Amazon se conduise aussi correctement, mais Amazon est une boîte états-unienne, il n’y a donc rien à espérer de sa part. Heureusement, la FNAC est française !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Je me souviens du témoignage d'un ami de mon père concernant sa détention dans un camp de prisonniers militaires en Allemagne, ce brave homme n'était pas un intellectuel mais appartenait au vulgaire. Cependant, ce dont il avait le plus souffert ce n'était ni la rudesse disciplinaire, ni la rigueur du climat, ni la médiocrité de la nourriture mais l'impossibilité de lire. Si par un heureux hasard il tombait sur un bout d'emballage où gisaient quelques mots il s'en faisait un festin.
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Y
Le service militaire, censé occuper les jeunes sans arrêt, ne parvient pas à les détourner de la lecture : les treillis ont de larges poches, très propres à garder en permanence un livre sur soi. Les moindres minutes de pause sont mises à profit pour lire. Curieux phénomène, auquel on serait tenté de ne pas croire, en apparence.
D
Belle solidarité qui met en relief que les livres ne sont pas indispensables. Non. Primordiaux pour ceux qui ont envie de comprendre. Je me permets d'insérer une réflexion toute personnelle. Mon neveu n'a jamais lu un livre, et c'est un garçon gentil, je n'ai rien à lui reprocher. Si ce n'est qu'il est vide.
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Y
De l’indispensabilité des livres, je suis persuadé depuis l’âge de cinq ans, et je lis tous les jours sans exception. Qu’on ne veuille pas lire dépasse mes facultés de compréhension. Il est donc impensable qu’un président qui s’affiche comme cultivé mette les livres au ban de la société.