An mille : au secours !

Publié le par Yves-André Samère

On entend souvent dire que l’approche de l’an mille a provoqué des paniques, sur le thème la-fin-du-monde-est-proche. La vérité est moins sombre, pour la raison qu’au Moyen-Âge, on se souciait peu des dates (par exemple, la date de naissance de Jésus ne faisait pas l’objet de débats comme aujourd’hui, car tout le monde s’en fichait et que très peu de Français connaissaient jusqu’à leur propre date de naissance !), et que si les mouvements de terreur se seraient abattus sur les populations, ce serait par crainte de la fin du monde et de l’avènement supposé du « Jugement dernier »... qui n’empêchait pas grand-monde de dormir.

Toutes ces croyances seraient nées d’un passage de l’Apocalypse selon Jean, texte écrit au premier siècle de notre ère, et qui disait : « Puis je vis un Ange descendre du ciel ayant en main la clé de l’Abîme ainsi qu’une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon et l’antique Serpent [Satan] et l’enchaîna pour mille années. Il le jeta dans l’Abîme, tira sur lui les verrous, apposa les scellés afin qu’il cessât de fourvoyer les nations jusqu’à l’achèvement de mille années. Après quoi il doit être relâché pour un peu de temps ». Ces élucubrations valaient-elles tout ce tapage ?

Tous ces récits rapportés au fil des ans sont passablement erronés, notamment à cause des raisons suivantes. D’abord, « saint » Augustin ouvrit le feu en déclarant que cette période de mille ans devait être considérée comme une interprétation « spirituelle » du millénarisme, et pas comme une période précise et arithmétique. Sa durée serait indéterminable pour le commun des mortels. Trente ans plus tard, le concile d’Éphèse condamne à son tour le sens littéral du millénaire. Mais pourquoi ces sornettes restent-elles dans les mémoires des hommes de notre temps, en dépit de leur caractère évidemment bidon ? Alors que, même de nos jours, la plupart de nos contemporains ignorent à quelle date du calendrier ils vivent, puisque ce calendrier grégorien est fondé sur une date plus que douteuse, l’année de naissance de Jésus, que nul ne connaît, pas même le pape (l’un de nos papes modernes, Benoît XVI, a avoué en 2012 qu’il ne savait RIEN de la date probablement fausse de cet évènement, à supposer que ledit évènement ait jamais eu lieu !).

Rappelons que cette date hypothétique a été choisie par un moine, Denys le Petit, mort vers 540, et que cette date n’est prise au sérieux que par un petit nombre d’ecclésiastiques, en manque de repères comme tout le monde, et qui ont un intérêt financier à entretenir ces sottises : ne pas perdre leurs clients ! Pensez au mythe de la Crèche et de ses « trois rois mages », dont le véritable nom est totalement inconnu. Mais pour le commun des mortels, tout ça est très abstrait, et sa seule trace est... le calendrier, qui diffère selon les pays.

Je rappelle, histoire de rire un peu, 1. que Jeanne d’Arc a reconnu au cours de son procès qu’elle ignorait son âge, et 2. que Cervantès et Shakespeare sont morts tous les deux à la même date, mais pas le même jour, puisque l’un vivait en Espagne, l’autre en Angleterre, et que ces deux pays avaient des calendriers différents ! Et même chez nous, ultra-civilisés, nombre de nos compatriotes, qui n’ont rien compris, croient dur comme fer que le vingt-et-unième siècle a commencé le premier janvier 2000, alors qu’il n’a débuté qu’un an plus tard. Facile à comprendre : puisque l’an zéro n’a jamais existé en ces temps lointains (le NOMBRE zéro n’est apparu qu’une fois inventé, donc vers le septième siècle, en Inde), il s’ensuit que les siècles commencent tous en l’an 1 !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Rappelant les progrès que le vaccin a apporté à l'humanité, le sénateur de l'Allier a tourné en dérision les accusations de "totalitarisme vaccinal", prônées par ses opposants. "Après que durant des années, onze vaccins nous aient été injectés à l'insu de notre plein gré, au douzième, bingo, nos yeux se sont décillés grâce à ces combattants de la liberté qui ont eu le courage de nommer l'infamie du pass sanitaire", ironise le cofondateur du site Doctissimo. <br /> Nous sommes passés de Socrate à l'agora à Francis Lalanne sur Facebook- Claude Malhuret<br /> <br /> "La variole a disparu. Le Covid, lui, a des chances de survivre grâce à tous les résistants numériques qui exigent le droit d’attraper le virus et de le combattre, comme les Polonais de 40 contre les chars soviétiques", continue-t-il"Je suis heurux d'avoir entendu ce monsieur ; on peut encore espérer de la nature humaine !
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Y
Je ne crois pas que le passe sanitaire soit une "infamie". Qu’il contrarie beaucoup de gens, c’est bien possible, mais il n’est pas inutile. Pendant des décennies, on a vacciné contre la grippe, la polio, la variole et bien d’autres dangers, mais tout ça a sauvé davantage de vie humaines qu’avant leur apparition. S’énerver contre le progrès est une imbécillité.
C
toujours est-il que ces âneries ont bien marché , et de plus elles ont la vie dure ;elles marchent encore , surtout pour les 3 délicieuses religions issues du "Livre " ! Avec les incidences qu'elles ont eues , pour les Juifs (déicides) , pour les Arméniens en terre musulmane . Les diverses guerre civiles au Liban . <<<<<<<et tout ça continue joyeusement , au nom du "Bon" Dieu ! Attentats partout . Pourquoi les gens sont-ils si friands d'irrationnel ? A quoi Diderot a-t-il servi ?
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Y
C’est certain, et sans remède, hélas ! On ne peut tout de même pas interdire ces livres sans provoquer des émeutes.