Antiparlementarisme ?

Publié le par Yves-André Samère

Les partisans du « oui » à la constitution européenne ne désarment pas, même après avoir gagné. Ce matin sur France Inter, Philippe Val, qui est souvent plus intelligent, s’en est pris violemment aux députés qui ont voté « non » lors de la séance du parlement à Versailles, où a été approuvé (par l’UMP et par la majorité du PS) le traité de Lisbonne, faux nez de la constitution européenne rejetée il y a deux ans par les Français et les Néerlandais.

Sous le prétexte – justifié – de défendre le parlementarisme, Val fait mine de croire que ces parlementaires ont fait de l’antiparlementarisme en protestant contre le procédé sarkozyste de faire contourner le « non » du référendum de mai 2005 par un vote des députés et des sénateurs... dont on sait bien qu’ils sont majoritairement de droite ! Et il estime que leur intelligence est inférieure à celle d’une souris rongeant son fromage. Bravo, c’est élégant !

Aucun de nos successifs gouvernements ne serait assez bête pour convoquer le Parlement en congrès à Versailles s’il n’était pas assuré d’avoir une majorité en sa faveur, or le calcul est aisé. En outre, on fait plus facilement pression sur des élus que sur des électeurs.

La démocratie, que feint de défendre Val, consiste aussi à ne pas tricher. Lorsque les électeurs, dans leur ensemble, ont dit « non », passer au-dessus de leur tête en utilisant le premier souci des élus qui est de se faire réélire, c’est minable et bas. Et c’est idiot, car cela va renforcer les convictions anti-européennes de certains : à la première occasion, ils auront beau jeu de rappeler que cette Europe-là est née d’une charlatanerie.

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