À un pas du contresens
Dans la notule voisine, j’avance sans trop de risques que « Le Canard enchaîné » est de plus en plus mal écrit. Or, parmi les fautes les plus absurdes que nous valent l’inattention et cette flemme qui pousse les journalistes à ne jamais se relire, on trouve celle consistant à écrire le contraire de ce qu’on voulait exprimer. Je me tue à dire que l’ordre des mots a son importance et que la ponctuation ne sert pas simplement à faire joli, mais cela ne rate jamais : on trouve encore des virtuoses qui réussissent cet exploit.
Ainsi donc, cette semaine, en page 3 du « Canard enchaîné », dans l’encadré intitulé Des terroristes en meute signé D.H. (comprenez : Didier Hassoux), la première phrase de son article est celle-ci : « Pas plus que Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche, le tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, n’a pas le profil d’un “loup solitaire” ».
Donc, c’est clair : ce pas de trop dans la dernière proposition indique que Nemmouche a bel et bien le profil d’un loup solitaire.
Ce doit être un pas de clerc.