« Ainsi soient-ils », suite mais pas fin

Publié le par Yves-André Samère

Vu hier soir sur Arte les deux derniers épisodes de la série Ainsi soient-ils, saison 1, dont j’ai déjà parlé. Soit dit en passant, ce sont des chauds lapins, ces séminaristes : sur les cinq, quatre se vautrent dans le stupre, dont deux, horreur ! à tendance homosexuelle...

Le plus curieux est cette information qui a circulé, selon laquelle cette première saison, qui comprenait huit épisodes, était si bonne qu’on allait lancer une deuxième saison. Ça, c’est typique du bourrage de crâne inventé par la com’ que nous aimons tous. J’explique.

Si les deux scénaristes n’avait pas eu, dès le départ, l’intention d’écrire une deuxième saison, ils n’auraient pas terminé la première sur ce que les connaisseurs appellent un « cliffhanger ». Le cliffhanger, comme son nom l’indique, est un évènement fort, situé à la fin du dernier épisode de la saison, qui place le ou les héros dans une situation intenable, comme suspendu(s) au bord d’une falaise ; autrement dit, qui laisse le spectateur dans une excitation telle, que son seul désir est de voir la suite... laquelle ne viendra que plusieurs mois après. Or le dernier épisode d’Ainsi soient-ils est bourré de cliffhangers : l’un des séminaristes est abattu de deux coups de pistolet par la famille du type, probablement russe, qu’il avait tué ; le séminaire, occupé par des sans-logis, vient d’être évacué par la police sur la demande du cardinal-archevêque, président de la conférence épiscopale ; les quatre autres séminaristes sont tous tentés de larguer leurs études religieuses parce que le doute – comprenez : le sexe – les travaille ; et le supérieur du séminaire vient d’être viré par ce salaud de cardinal. On comprend que, dans cette situation, on ne peut éviter de dire aux téléspectateurs ce qui doit se passer après ! Et donc, obligatoirement, tout le monde attend la suite.

Il s’ensuit que prétendre que cette suite était conditionnée par le succès de la première saison, c’est le type même du bobard publicitaire : tout était prévu dès le début. Vous croyez que Shakespeare a décidé au dernier moment que Roméo et Juliette allaient se suicider ? Ou James Cameron, que le « Titanic » allait couler ?

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