Déboulonnons : De Gaulle (4) 

Publié le par Yves-André Samère

Éric Zemmour a grand tort de montrer une aversion si ostensible envers les femmes, les homosexuels et les Arabes, car c’est ridicule et odieux. Mais il a raison de soutenir que De Gaulle non plus n’aimait pas les Arabes (ni les Noirs). Et ce n’est pas moi qui le dis, mais l’un de ses plus chauds partisans, plusieurs fois ministre, Alain Peyrefitte !

Voici en effet le compte-rendu d’une conversation que les deux hommes ont eu le 5 mars 1959, et que Peyrefitte a rapportée en page 52 du premier tome de son livre C’était De Gaulle, (éditions de Fallois/Fayard, 1994) : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leur djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »

C’est vrai qu’avec leurs turbans et leur djellabas, les Arabes sont beaucoup moins à leur avantage que s’ils portaient un képi orné de deux étoiles !

(J’avais déjà cité ces propos, mais partiellement. Cela vaut la peine de les lire in extenso)

Inutile de dire que ces propos sont d’une autre époque, et qu’ils sont démentis par la situation de la France actuelle – et par son vocabulaire, puisque De Gaulle utilise le mot race, dont on sait qu’il n’a aucun sens. Le pays fourmille d’Arabes parfaitement intégrés, occupant des postes en vue. Pour ne rien dire des vedettes du cinéma, du théâtre, de la télévision et du music-hall, qui sont parmi les plus populaires. Je vous laisse trouver des noms, vous êtes assez grands. De Gaulle, aujourd’hui, ne reconnaîtrait plus rien, et je ne suis pas certain que ce serait un mal.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :