Des fautes, des fauteeeuuu...

Publié le par Yves-André Samère

En ce moment, je relis Autant en emporte le vent, et c’est admirablement écrit, par un auteur, Margaret Mitchell, qui connaissait son sujet : les Sudistes et leurs mœurs. Ce n’est pas que j’apprécie ces gens, leur condescendance envers les Noirs, et leur Ku-Klux-Klan, mais il est toujours passionnant d’entrer dans la tête de ceux qui nous sont à ce point étrangers.

Donc Margaret Mitchell écrivait fort bien, et j’ai été asssez surpris de tomber, au chapitre III où elle décrit le passé de Gerald O’Hara (le père de Scarlett), sur une faute de français. La phrase dit ceci : « Et le domestique, plein d’admiration pour son nouveau maître, répondit à celui-ci dans un mélange de geechee et de patois du comté de Meath qui eût stupéfait tout autre que ces deux hommes ». Vous avez repéré ce patois qui eût stupéfait, etc. ? Sachant que stupéfait est un adjectif mais pas un participe passé, on ne peut pas l’employer sous cette forme : il fallait stupéfié.

Mais qui incriminer ? Pas l’auteur.

Le roman a été publié aux États-Unis le 10 juin 1936, chez Macmillan Publishers, mais la traduction en français date de 1939, elle est de Pierre François Caillé, et l’éditeur était Gallimard. Surprenant ! Non seulement Gallimard est un éditeur très sérieux, mais il a les moyens de s’offrir de bons traducteurs, qui connaissent le français. À présent, auteurs et traducteurs font le concours de celui qui commettra le plus de fautes, je le constate tous les jours. Par chance, les lecteurs sont encore plus incultes, et ne voient rien. Tout le monde est content.

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