Devoir de mémoire

Publié le par Yves-André Samère

La révélation m’a frappé aujourd’hui, et elle va réjouir certains de mes chers lecteurs qui me traînent parfois dans la boue : je suis un cancre !

Oui, je suis un cancre, puisque je ne comprends pas certaines choses. Certes, je comprends à peu près le français, quoique je ne le parle pas aussi bien qu’Isabelle Giordano ou Nicolas Sarkozy, mais vous faire le catalogue des choses que je ne comprends pas remplirait au moins une des tours de la bibliothèque de Tolbiac (elle porte un autre nom, mais je ne m’en souviens jamais, c’est au bord de la Seine, au-dessus de la piscine Joséphine-Baker), c’est pourquoi je me bornerai aujourd’hui à citer un exemple.

En effet, depuis des années qu’on nous en parle, je n’ai pas encore compris ce qu’était le fameux « devoir de mémoire » qui donne lieu à tant de débats passionnants quoique imbitables – pour les cancres, et on en revient donc à ma (modeste) personne. Laquelle, dès lors, jalouse les masses de gens intelligents qui ont compris cette notion difficile. Et je signale que imbitable n’est pas un gros mot, ça vient de bit, mot anglais désignant un chiffre binaire (binary digit).

J’ai bien tenté d’anayser l’expression devoir de mémoire, mais ça n’a rien donné, il doit me manquer une faculté que tous les autres possèdent – puisque nul ne se pose la question. Oh ! un devoir, je sais à peu près ce que c’est, j’en ai fait des tas quand j’allais encore à l’école, même si ça m’a toujours fait suer. Plus tard, on m’a révélé qu’il s’agissait, en plus, de toutes ces choses qu’on est obligé de faire si on ne veut pas avoir des ennuis ou si on ne veut pas passer pour un saligaud. Ainsi, les dix commandements de Dieu et les six commandements de l’Église définissent une bonne partie de nos devoirs, avec le Code de la route et le Code pénal. En gros, j’ai pigé le topo. La mémoire, je sais aussi, j’en ai une très bonne, qui me permet de réciter par cœur Topaze, Tartuffe et Cyrano de Bergerac, ou encore, de me souvenir que j’ai prêté cinq mille francs à Untel en 2001 parce qu’il avait fait un chèque sans provision, qu’il allait être interdit bancaire, et qu’il ne me les a pas rendus, ce plouc. Et je me souviens infailliblement de la musique des films quand elle est bonne, même après des années. Vous voulez que je vous fredonne celle de Vertigo ou de La mort aux trousses ? (Pour Les oiseaux, je rends mon tablier, il n’y en avait pas).

Tout ça est bel et bon, mais le devoir de mémoire, non, je sèche. Quelqu’un peut m’aider ?

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