Éloge de Stéphane Bern

Publié le par Yves-André Samère

Mes lecteurs peuvent en témoigner : jamais je ne dis du mal de quelqu’un. Enfin, pas souvent. Disons, pas tous les jours. En revanche, pour ce qui est de distribuer des compliments, je ne suis pas avare.

Aussi vais-je pousser les choses dans cette direction, et dire du bien de quelqu’un que j’ai parfois égratigné, mais il le méritait. Or il m’est impossible de ne pas envoyer un coup de chapeau en direction de Stéphane Bern. Certes, le cher Stéphane n’est ni un foudre de guerre ni un homme très constant dans ses promesses, et sa rage d’être toujours d’accord avec tout le monde fait certainement que, parfois, les oreilles doivent lui siffler.

Mais soyons juste, il parle un français à peu près parfait, et je ne me souviens pas de l’avoir jamais pris en défaut. Même les fautes commises par 99,99 % de la population, il les évite. Ainsi, vous ne l’entendrez jamais ponctuer ses phrases de cet horrible « Voilà !» par lesquels les flemmards interrompent la plupart de leurs tirades parce qu’ils se sont lancés sans filet dans un discours dont ils ne prévoyaient pas la fin ; ni vous balancer dans les oreilles des « Je me rappelle DE ceci ou de cela » ; et, à ma connaissance, il n’a jamais mis tentacule au féminin – quoique, là, j’ai un doute, Stéphane a-t-il jamais évoqué une quelconque passion pour les pieuvres ?

Bref, aujourd’hui, parlant à Jean-Claude Carrière qui, lui aussi, sait causer français comme pas un, il s’est servi du verbe argüer, dont je m’évertue de répéter qu’il ne rime pas avec reggae, parce qu’on DOIT prononcer le U après le G (normal, argument, argüer). Et donc, utilisant le participe présent de ce verbe casse-gueule, il a correctement énoncé « ar-gÜ-ant », et non pas « Argan », puisque, malgré son amour du théâtre, le cher Bern sait fort bien que Le malade imaginaire n’a rien à faire ici !

Allez, risquons une prédiction : un jour, pas trop lointain j’espère, Stéphane Bern entrera à l’Académie Française, et ce sera mérité. On espère seulement que ce ne sera pas pour y occuper le fauteuil de PPD !

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