Goddamn boson

Publié le par Yves-André Samère

Je me marre à un point tel que l’actualité m’en donne rarement l’occasion. Quoique...

Il s’agit de cette découverte probable du boson de Higgs, annoncée par le CERN. Or les chers journalistes, qui sont toujours à l’affût d’une expression pittoresque afin de faire passer dans l’esprit du public des notions qu’eux-mêmes ne comprennent pas (rassurez-vous, moi non plus !), ont découvert cette merveille : le fameux boson serait surnommé par les scientifiques « la particule de Dieu » – probablement parce qu’elle expliquerait pourquoi des particules aussi peu matérielles que les constituants de la matière, qui ne sont qu’énergie, parviennent malgré tout à peser quelque chose, tour de passe-passe que seul Dieu est en mesure de réaliser, et sans les mains.

« Particule de Dieu », c’est si bête qu’on renifle immédiatement le faux ami à la mode anglaise, le terme mal traduit par des ânes qui croient comprendre l’anglais mais n’ont jamais dépassé le stade de My tailor is rich. En réalité, le boson de Higgs avait été qualifié de Goddamn particle, le terme goddamn étant déjà présent dans Le mariage de Figaro, lorsque l’ancien coiffeur expliquait au comte que, pour aller en Angleterre, il suffisait de connaître ce seul mot et qu’on obtenait, grâce à lui, tout ce qu’on voulait.

Bref, goddamn, composé de God désignant Dieu, et du verbe to damn pour damner, signifie en réalité « maudit de Dieu », et c’est un juron, du style maudit, satané, foutu, putain de. À mon avis, ceux qui ont baptisé le boson n’ont pas osé dire fucking particle !

Mais Dieu reconnaîtra les siens. Les particules, ça le connaît : on disait de Jésus que, non seulement il était le fils de Dieu, mais aussi, qu’il était « de très bonne famille du côté de sa mère ».

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