Les infirmières bulgares, simples otages

Publié le par Yves-André Samère

Sarkozy et Kadhafi – qui était à l’époque, et très provisoirement, son cher ami – ont probablement roulé tout le monde, avec cette sinistre affaire des infirmières bulgares. Voici le détail.

Il existe à Benghazi, en Libye, un hôpital pour enfants, du nom d’El Fateh. Son hygiène médiocre, et le fait qu’on y utilisait sans doute du matériel mal ou pas du tout stérilisé, entraînèrent un épisode tragique : quatre cents enfants furent infectés par le virus du sida en 1998. Après enquête et le scandale qui suivit, le gouvernement libyen, en 2002, accusa cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien d’avoir sciemment contaminé les enfants – on comprend mal quelles auraient été leurs raisons. L’opinion publique locale fit chorus, et les accusés furent condamnés à mort, mais l’opinion internationale se scandalisa en sens contraire, et ils ne furent pas exécutés.

Les pourparlers s’engagèrent entre la Libye et l’Europe. Ils aboutirent à ce que, en 2007, les accusés (le nombre des infirmières avait été porté à huit) furent libérés. La contrepartie était financiaro-économique : annulation des dettes de la Libye en Europe de l’Est ; promesses de développement d’un programme nucléaire civil ; accord militaire « très avantageux » avec la France ; et... une rançon de 750 millions de dollars.

On voit que le rôle de Cecilia Sarkozy, dans cette affaire, et dont on a fait tout un plat, n’a relevé que de la communication de l’Élysée. En fait, de la part de Kadhafi, ce n’était que de l’extorsion de fonds et la promesse du programme nucléaire « civil », tout cela reposant sur des mensonges éhontés qui ne trompaient personne. Mais les Européens ont préféré ménager Kadhafi, qui était un « bon client » potentiel pour la technique européenne.

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