Les pseudonymes

Publié le par Yves-André Samère

Le réalisateur Costa-Gavras, très connu en France où il vit (à Paris, rue Saint-Séverin), mais né en Grèce, s’appelle en réalité Konstantinos Gavras. Néanmoins, estimant ce prénom trop compliqué, il l’a transformé en Costa.

Or, en 2002, lors de la sortie de son film Amen. (avec un point, mais oui !), qui traitait du comportement de Pie XII à l’égard des nazis, il s’est mis à signer « Constantin Costa-Gavras ». C’était doublement grotesque, puisqu’il accolait à son vrai prénom francisé le surnom qui disait déjà la même chose. Supposez que je me fasse appeler Yvon-Yves-Andrei-André Samère, vous aurez une idée du raz de marée de rires goguenards qui accueilleraient l’initiative chez mes (millions de) lecteurs.

Je m’étais donc esclaffé, comme de juste, et j’avais écrit textuellement « Gageons que cela ne va pas durer tant c’est ridicule ». En effet, dès son film suivant, Gavras reprit son nom précédent, et il n’a plus récidivé.

C’est assez marrant, cette manie de prendre un pseudo chez les gens célèbres. Souvent, c’est pour dissimuler un patronyme juif (non, ne comptez pas sur moi pour donner des exemples, mais vous seriez surpris tant la chose est fréquente), ou trop compliqué, voire ridicule (vous saviez que le vrai prénom de John Wayne, c’était... Marion ? Vachement viril, non ?). Parfois, c’est pour adopter un nom de guerre ou de politique (Chaban, Tito, Lénine, Staline, etc.), ou acheté (Giscard d’Estaing). Et il y eut cet exemple unique de canular littéraire : Romain Gary, qui du reste ne s’appelait pas ainsi, avait eu le Prix Goncourt, or il est interdit de le décerner deux fois au même écrivain. Il prit donc le pseudonyme Émile Ajar, et remporta le prix une seconde fois. On n’a su la vérité qu’après sa mort ! Farceur...

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