Noir ou Blanc ?

Publié le par Yves-André Samère

Lorsque vous êtes enfant, vos parents et vos institutrices (car peu d’hommes enseignent à l’école primaire) vous apprennent les mots qui seront la base de votre langue maternelle. Vous absorbez tout et ne remettez rien en question. Mais, plus tard, quand vous commencez à penser par vous-même, il vous vient forcément le soupçon qu’on vous a bourré le crâne avec des notions que, pour être aimable, vous qualifiez de « fantaisistes ».

Ainsi de cette histoire de couleur de peau. Au début, on m’a enseigné qu’il existait des Blancs, des Noirs, des Jaunes et des Rouges. C’était facile à comprendre, bien tranché, accepté par tout le monde car intellectuellement commode, mais... vient un jour où l’on ouvre les yeux, pour constater que, au sens strict, dans la vie réelle, PERSONNE n’a la peau blanche, ou noire, ou jaune, ou rouge. On vous a donc mis dans la tête, disons, toujours pour être aimable, des simplifications abusives.

Il m’est arrivé, dans une soirée, de voir ensemble Pascal Légitimus et Jacques Séguéla. Le premier est censé noir, et le second, blanc. Or, lorsqu’on les voit côte à côte, on doit bien constater que la peau du prétendu Noir est en réalité un peu plus claire que celle du prétendu Blanc – même si ce dernier a pu acquérir cette nuance à coups de rayons ultra-violets. Du coup, dans votre tête, tout bascule, comme on dit dans les journaux bien écrits. Et l’on se dit qu’il ne serait pas impossible que toutes nos autres convictions ne vaillent pas plus cher.

À propos, vous avez bien dû croiser, comme moi, quelques Noirs albinos. Comment doit-on qualifier la couleur de leur peau ?

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