Pas un centime pour Marie-Luce !

Publié le par Yves-André Samère

Marie-Luce Penchard, qui fut secrétaire d’État à l’Outre-mer à partir du 23 juin 2009, est ministre chargée de l’Outre-mer depuis le 6 novembre de la même année. Elle est originaire de la Guadeloupe.

En campagne électorale pour les élections régionales, elle a déclaré que cela lui ferait mal au cœur de verser des subventions à la Martinique, à la Guyane et à la Réunion, les trois autres territoires qui relèvent de sa compétence. Et que par conséquent, pour ce qui dépend d’elle, pas un fifrelin n’ira aux habitants de ces terres maudites. C’est, non seulement une énorme bévue, mais aussi une infâmie, car il y a discrimination, et, de la part d’un ministre en exercice, dans le champ même de son activité ministérielle. Imaginez un peu un ministre de l’Éducation nationale originaire de Marseille, et qui déciderait qu’on ne verserait plus un sou aux écoles du Nord.

C’est pourquoi le fait que le Premier ministre n’y voit pas de quoi fouetter un chat prouve que Fillon a tout compris au droit. Passons sur les opinions de ce zozo, qui n’intéresse plus personne et va probablement sauter après les élections, si les résultats sont trop mauvais. Mais remontons à celui qui a décidé que Marie-Luce Penchard serait ministre, à savoir le présiblique de la Répudent, lequel a nommé une Guadeloupéenne au poste de ministre chargé de gérer les territoires d’Outremer – dont la Guadeloupe. Un peu comme s’il avait nommé un militaire au ministère de la Défense, un médecin au ministère de la Santé, un magistrat au ministère de la Justice (c’est d’ailleurs ce qu’il avait fait avec Rachida Dati !) et un instituteur au ministère de l’Éducation nationale. Or, contrairement à ce qu’on pourrait penser pour des raisons de compétence, c’est une très mauvaise idée, car ce genre de nomination peut conduire aux réactions corporatistes (ce n’est pas ce qui s’est produit avec madame Dati, qui semblait plutôt haïr les magistrats).

Pour éviter ces inconvénients, tout chef d’État devrait s’inspirer de feu Félix Houphouët-Boigny, président de la Côte d’Ivoire de 1960 jusqu’à sa mort en 1995. Africain et donc connaisseur averti de ce que peuvent engendrer les pressions claniques, Houphouët prenait garde, en nommant ses gouvernements (jusqu’en 1990, il n’avait jamais eu de Premier ministre), de donner aux Ivoiriens des postes honorifiques, et de doubler chaque ministre par un adjoint français qui restait toujours dans l’ombre, mais prenait les véritables décisions. En effet, si un ministre africain restera toujours soumis au chantage à la famille de la part des habitants de son village, qui exigent des subsides et des sinécures, les Français y échappaient, et demeuraient ainsi insensibles à la corruption.

Pas si bête !

(Il y avait eu un excellent ministre de l’Outremer, sous Chirac, c’était François Baroin, mais seulement du 26 mars au 18 mai 2007, avant d’être nommé ministre de l’Intérieur. Né à Paris et maire de Troyes, il n’a jamais été suspect de vouloir favoriser qui que ce soit)

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