Pédophilie ou pédérastie ?

Publié le par Yves-André Samère

À propos d’un film sorti récemment, je lis ça et là, et sans la moindre surprise, le mot pédophilie traîner un peu partout, tant dans la presse que dans les forums sur Internet.

Ce terme a été – involontairement – imposé au fil des années par les journalistes, redoutable confrérie essentiellement composée d’individus qui, s’ils connaissent à fond l’usage des clichés, ignorent en revanche les rudiments de leur langue maternelle. Et comme ils l’emploient sans cesse, au détriment de tout autre mot, le public, qui ne cherche pas plus loin, les imite et met de la pédophilie partout.

Alors, mise au point : la pédophilie est l’attirance sexuelle envers un sujet IM-PU-BÈ-RE. Dès que l’objet de désir est parvenu à la puberté, il n’y a plus pédophilie, mais pédérastie.

Mais on comprend très bien, ce mot étant particulièrement moche, que plus personne ne veuille l’employer. Dès lors, il est tombé dans l’oubli. Pourtant, il y a une trentaine d’années, son emploi était courant, et on le retrouvait par exemple à toutes les pages dans les livres de Roger Peyrefitte, écrivain qui se glorifiait de posséder ce goût. Rien à dire, c’était son droit, mais il avait la manie de voir des pédérastes (et des homosexuels) partout, et avait taxé, entre autres cibles célèbres, le pape Paul VI d’homosexualité, ce dont le malheureux s’était plaint publiquement – une belle boulette, soit dit en passant, qui n’avait fait qu’amplifier le ragot. De sorte que l’effet Streisand dont je vous ai parlé un jour aurait pu être baptisé « effet Paul VI » !

Bien que cela n’ait rien à voir avec mon sujet, cet écrivain, Roger Peyrefitte, se vantait beaucoup de ne jamais faire de fautes de français. Or il en faisait bel et bien, et avait écrit dans un de ses livres que Marguerite Yourcenar « avait stupéfait » les académiciens français – je ne sais plus à propos de quoi, mais la faute était belle. Et comme on la lui reprochait, il s’était justifié piteusement, en rejetant la faute sur… les traitements de textes, qui, prétendait-il, lorsqu’on corrigeait une erreur ici, en faisaient spontanément surgir une autre ailleurs. Comme disait le capitaine Haddock, « raconte ça à un cheval de bois, et il te flanque une ruade ».

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