Pourquoi téléphoner ?

Mon immeuble comporte une petite cour, sur laquelle ouvre la porte de service d’un magasin. Or je suis toujours étonné de voir, à longueur de journée, des employés de ce magasin y sortir pour téléphoner. Avec leur mobile, évidemment, puisque nul ne conçoit de faire un pas sans ce gadget. Signalons au passage que la cabine téléphonique qui se trouvait sur le trottoir, juste en face de mon portail, a été démontée, et je suppose qu’on l’a vendue à un antiquaire. Elle empêche ainsi un sans-abri d’y trouver un refuge, mais, hosanna ! elle dégage un emplacement pour y faire stationner des motos. La collectivité y gagne, elle peut donc être satisfaite.

Je comprends mal comment autant de gens estiment indispensable de téléphoner à longueur de journée. Mais je pense qu’ils s’inspirent de Montherlant, qui a écrit un jour (dans Les célibataires, je crois), que les personnes importantes pensent avoir bien employé leur journée quand elles ont beaucoup téléphoné. Or il écrivait cela en 1934, à une époque où le téléphone mobile n’existait même pas à l’état de cauchemar.

Rien de bien nouveau sous le Soleil.