Quel réveillon ?
Inutile d’insister, les réveillons du 31 décembre, ce n’est pas pour moi. Ça traîne en longueur, on mange trop (des surgelés, vu qu’aucun restaurant ne fait plus de vraie cuisine) et on se sent mal à l’aise, on boit trop et ça se termine dans les toilettes à vomir tripes et boyaux, tout cela au son des klaxons déclenchés par des armées de débiles mentaux, ah quel beau souvenir !
Et puis, que fête-t-on ? Un changement de millésime ? Bof, tout est relatif. En quoi est-ce un évènement joyeux ? Vraiment, cela ne saute pas aux yeux, et on sait d’avance, pertinemment, que l’année à venir sera aussi merdique que toutes celles qui ont précédé – si elle n’est pas pire. Et il y a eu jadis une époque où cela se passait, non le 1er janvier, mais le 1er avril. Alors quoi ? La joie se déplace quand le Pouvoir a décidé de modifier la loi ?
Mon dernier réveillon, mais vraiment le dernier, ce fut il y a juste dix ans. Mais on fêtait alors, non seulement le changement d’année, mais surtout de siècle et de millénaire. Le bon peuple avait enfin admis que le nouveau siècle ne commençait pas en 2000, mais en 2001 – à moins qu’il ait sauté sur l’occasion de fêter deux fois de suite le changement de siècle... Comme on n’était pas près de remettre ça, j’avais dîné avec quatre amis dans un restaurant œcuménique, puisqu’il se trouvait à la frontière du quartier juif et du quartier gay, dans le Marais. Et c’est resté un bon souvenir. À présent, il n’y a plus rien à fêter. Le départ de Sarkozy, peut-être, s’il ne joue pas les Gbagbo ? Hélas, on n’a même pas de Ouattara sous la main...