Tourisme à Clipperton ?

Publié le par Yves-André Samère

Hier, à propos d’un cuistre qui mentionnait dans son livre que la langue française était parlée dans « les îles Clipperton », je vous ai promis de vous parler un peu de Clipperton. Voici donc quelques tuyaux, si vous vous sentez en veine de faire du tourisme pas trop sécurisé. Mais je vous préviens : il ne se trouve sur place aucun marchand de cartes postales, pas davantage que de bureau de poste. Quant à la vie nocturne, elle est un peu morne.

Clipperton, ce n’est pas « des îles », mais UN atoll unique, situé dans l’Océan Pacifique, à 1069 kilomètres au sud-ouest du Mexique (et non pas à 1280 kilomètres, comme le prétend le site qui lui est consacré), entre 109° 14’ et 109° 12’ de longitude ouest, entre 10° 19’ et 10° 17’ de latitude nord. Dans la plus grande longueur, l’île mesure 3835 mètres, et 2248 mètres dans sa plus petite largeur. Vous pourrez en admirer ici une photo aérienne. En fait, la plus grande partie est occupée par une étendue d’eau, le lagon, dont une mince bande de terre fait le tour, avec quelques cocotiers ça et là. Il n’y a strictement aucun habitant, donc aucune possibilité qu’on y parle le français, sauf si vous vous dévouiez pour aller vous y installer (mais je ne sais rien du régime fiscal sur l’atoll ; son site vous éclairera sans doute sur ce passionnant sujet).

La population n’est composée que de crabes, et aussi d’oiseaux, d’une part les Sulidés (aussi appelés « fous masqués » et « fous à ventre blanc », mais je n’ai pu déterminer s’ils parlent le français, bien que fous), et d’autre part les Annous. Les autres espèces d’oiseaux, en quantité négligeable, ont probablement disparu.

Il va sans dire que tous ces oiseaux ont une vie organique intense, puisqu’ils n’ont rien d’autre à faire. Ils produisent donc ce qu’on peut répertorier dans la table, euh... des matières, c’est-à-dire du guano ; à propos de quoi je me garderai bien de faire quelque plaisanterie que ce soit, ma nature pudique me l’interdisant. Mais il a été exploité, et vu la superficie du lieu, il n’en reste presque plus.

Ce dont, au contraire, je ne me garderai pas, c’est de vous raconter combien le militantisme politique peut rendre les gens intelligents, et c’est sur cette page, agrémentée d’une belle photo aérienne de Clipperton.

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