Une mosquée boulevard saint-Germain ?

Publié le par Yves-André Samère

À Paris, faute de mosquées, les musulmans prient dans la rue le vendredi. Évidemment, ça fait désordre, et ce n’est pas autorisé par la préfecture, donc c’est illégal. Par ailleurs, construire des mosquées pour qu’ils y fassent leurs dévotions, ça coûte cher, et la dépense incombe aux municipalités, depuis la loi de 1905. Or Paris est une ville fauchée, on a les Halles à reconstruire, et vous pensez bien que ce chantier-là est prioritaire.

Heureusement, j’ai la solution, que je fournis gratuitement au maire de Paris.

Depuis 1977, il existe à Paris une église, vaste et très bien située, qui est occupée illégalement par un groupe de personnes l’ayant investie par un coup de force dont le hasard a voulu qu’il passe complètement inaperçu, puisque aucune autorité n’a jamais réagi en trente-quatre ans. Lorsque ce coup de force a eu lieu, le maire de Paris s’appelait Jacques Chirac, mais les aléas de l’actualité devaient alors lui échapper, de sorte qu’il n’a pas levé un doigt pour faire évacuer par la police cet édifice dont je rappelle qu’il est public et sous la responsabilité de la mairie. Cet endroit qui, tel un défi aux lois actuelles, semblent bénéficier du médiéval droit d’asile, c’est l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, sise boulevard saint-Germain, dans le cinquième arrondissement, à côté de la Mutualité, à un jet d’hostie du domicile de la pieuse famille Mitterrand. Elle est fréquentée par des gens très bien, qui se réclament de Pétain, de Franco, de Salazar, voire un peu d’Hitler, votent en masse pour le Front National, font dire par des prêtres de leur bord des messes en latin (ça, on s’en fout), y achètent des ouvrages faisant l’apologie de l’extrême droite, et se délectent, le dimanche matin à la sortie de la messe, de la propagande du même métal qui se distribue en toute liberté sur le parvis. Tout le  monde peut vérifier ces faits, et vous pensez bien que je l’ai fait.

Bref, si Bertrand Delanoë consent un jour à sortir de son profond sommeil, voilà un lieu qu’à bon droit il pourra considérer comme vacant, et dont il peut faire ce qu’il veut, puisqu’il en paye l’entretien – avec nos impôts. Alors, pourquoi pas une mosquée ? Les musulmans ne s’en plaindront pas, c’est très central et à l’abri des intempéries.

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